30 jours pour prendre soin

La période actuelle est vraiment particulière et chacun, chacune de nous, nous la vivons différemment en fonction de nos environnements, de notre situation personnelle, de nos croyances, de nos ressources intérieures… Elle nous demande d’aller puiser dans nos ressources intérieurs d’empathie pour nous et pour les autres, pour prendre notre place dans ce chaos…

L’empathie, une clef essentielle pour notre temps

Une des choses que j’ai apprise en animant des cercles d’empathie (qui ont accompagné plus de 300 personnes) depuis le mois de mars 2020 c’est que cette période demande à beaucoup de l’énergie, d’aller puiser dans nos ressources intérieures pour nous adapter. Ce que j’entends par « adaptation » c’est l’expérience suivante : nous sommes tous animés par des besoins fondamentaux (contribuer, sens, relations, confiance, sécurité, liberté etc…) et la période actuelle fait que certaines stratégies que nous avions pour prendre soin de nos besoins ne fonctionnent plus (organiser une fête de famille, avoir un travail rémunéré ou un travail tout court, me promener librement où je veux, aller au restaurant etc…). Dans ces circonstances, au moment où nos besoins ne sont pas satisfaits, nous ressentons de la fatigue, du découragement, de l’agacement, de la colère etc… Ces ressentis sont des indicateurs précieux de nos besoins et aspirations. L’écoute empathique nous permet d’aller au delà de l’accueil de nos émotions. Elle nous permet de prendre la mesure des besoins qui cherchent à être mieux pris en compte. Lorsque nous prenons le temps d’accueillir en nous et en l’autre ce qui n’est pas satisfait, de l’accueillir vraiment avec empathie et reconnaissance, il y a un moment (que nous appelons « shift » dans notre expérience de la Communication NonViolente), où quelque chose se détend, voire même où la joie et l’énergie reviennent. Comme un émerveillement et de la gratitude en nos aspirations à contribuer, à prendre soin, à donner du sens à notre vie, à vivre en même temps sécurité et liberté, à être en relation, à la tendresse etc. Et c’est seulement alors que nous retrouvons notre pouvoir d’agir et notre pouvoir d’être : qu’est-ce que je peux faire maintenant pour prendre soin de mes besoins d’une manière nouvelle ? Cette empathie là, de mon expérience et de ce que j’observe chez les autres, est un vrai travail, un travail d’accouchement, un travail de transformation intérieure. Et la période actuelle nous demande de renouveler ce travail plusieurs fois par jour et par semaine. Nous sommes beaucoup à vivre des montagnes russes émotionnelles, qui nous demandent d’aller écouter ce que ça dit de nous, pour retrouver notre joie de vivre, notre pouvoir d’agir, notre liberté d’être, notre puissance… L’empathie est, selon moi, une clef essentielle pour notre temps…

Vivre l’empathie avec d’autres est essentielle aujourd’hui

J’ai appris une deuxième chose pendant les cercles d’empathie. Ou plutôt les cercles d’empathie que j’ai animé, avec Amal Mekouar et Damien Alvarez, ont confirmé une intuition que j’avais. Recevoir de l’empathie est nécessaire Recevoir de l’empathie, en appartenant à une communauté humaine empathique est bien plus puissant. Et j’ai vraiment appris cela d’un choix que faisait Marshall Rosenberg, qui déstabilisait parfois les thérapeutes et que je trouve particulièrement inspirant : donner de l’empathie à quelqu’un dans un groupe, y compris devant un public de 300 personnes. Je retrouve cette même posture inspirante chez des personnes comme Byron Katie. Si vous avez été éduquée comme moi (et j’ai pourtant été éduquée avec beaucoup d’amour dans une famille particulièrement bienveillante), vous avez eu l’expérience que les émotions n’étaient pas toujours bienvenue dans la communauté humaine : « va dans ta chambre et tu reviendras quand tu seras calmée », « arrête de bouger, calme toi », « ne pleure pas comme ça, il y a des gens plus malheureux que toi »… Et nous avons intégré inconsciemment que nos émotions étaient malvenues dans la communauté humaine, que l’expression de nos émotions créait de l’exclusion et du rejet, que pour appartenir il fallait montrer les émotions attendues et que, finalement, il n’y avait que dans le cabinet feutré du thérapeute que nos émotions étaient bienvenues. Or nos émotions font partie de notre nature et sont une ex-pression naturelle de nos aspirations et besoins. Développer des espaces protégés où nous pouvons être accueillis avec empathie, en étant reliés à d’autres humains est profondément guérissant pour les gens. Et c’est ce qui explique le développement actuel des cercles d’écoute, d’empathie qui se développent sous des formes diverses, selon les compétences et cadres de références.

30 jours pour prendre soin

De ces expériences des cercles d’empathie du premier confinement (et bien avant de la période qui a suivi les attentas de Charlie – période où j’ai mis au point ce processus – et dans des collectifs venant de vivre une tragédie), j’ai voulu dans ce deuxième confinement offrir un espace plus large, ouvert à tous, où chacun est accueilli, a le droit d’être qui il est, et en même temps où chacun peut se ressourcer, cultiver ses ressources intérieures qui sont tant mobilisées dans la période actuelle.
Cela m’a conduite début novembre à créer un groupe sur Facebook : 30 jours pour prendre soin avec :

  • Une pratique par jour, pour se ressourcer et développer ses ressources intérieures,
  • Des cercles d’empathie réguliers,
  • Un espace d’échange entre membres,
  • une attention à trois dimensions qui me semblent complémentaires : prendre soin de soi, des autres et du monde.

Après le succès de ce groupe en novembre (plus de 600 personnes inscrites en moins d’un mois) et le cercle de célébration du 1er décembre, j’ai fait le choix de laisser ouvert cet espace pendant le mois de décembre.

Venez nous rejoindre dans cette aventure originale, puissante et pragmatique à la fois !

Groupe Facebook #30jourspourprendresoin

Étiquettes: , , ,

Commentaires :

  1. Cécile on

    Merci Françoise pour tout ce que tu fais pour donner de l’empathie, et pour en recevoir aussi…. Compte tenu de ce que tu fais, je peux mesurer que ce besoin doit être très important pour toi. Aussi c’est avec joie que je reçois le tien et que je t’en envoie également.
    Avec douceur et tendresse…
    Cécile

    Répondre

Laisser un commentaire