Violences urbaines, violences en entreprises….
Les événements de ces dernières semaines m’ont invité à lire avec beaucoup d’attention les articles qui sont parues concernant les violences urbaines. Un article paru dans le Monde, concernant la violence au travail, m’a également profondément intéressé. J’ai été attentive au contenu de ces articles, aux analyses et aussi aux mots que nous mettons sur ce que nous voyons, comprenons, analysons : Comment chosissons-nous de nous exprimer ? Choisissons-nous des mots qui sont au service de nos besoins profonds et de la relation ?
Je lis aujourd’hui un article d’Emmanuel Lafont, évèque de Cayenne, qui a beaucoup de sens pour moi et qui traduit ce que j’ai ressenti au fil de mes lectures.
Je ne résiste pas au plaisir de vous le partager :
"Pour s’autoriser à user de violence envers un autre, il est nécessaire d’intérioriser à son égard un jugement qui lui retire quelque chose de son humanité. Du moment que je puis le qualifier d’être un communiste, un terroriste, un fasciste, un fondamentaliste, un intégriste etc… je cesse de le considérer comme pleinement humain. Je me trouve sur la pente qui me permettra un jour d’employer la violence contre lui ou de justifier son élimination."
Nous avons, dans l’entreprise et dans notre vie personnelle, à développer une vigilance, à prendre conscience des jugements que nous formulons sur l’autre et sur soi : je suis trop directif, il est toujours en retard, il ne changera jamais, elle ne prend pas son travail au sérieux, je gère trop de choses à la fois, je suis débordé, ils ne se rendent pas compte, ils ne voient que ce qui va mal….
Nous avons à développer notre capacité à entendre et à formuler plus clairement les besoins que nous cherchons à satisfaire derrière ces jugements. C’est à ce prix que nous pouvons retrouver notre humanité et que nous pourrons contribuer à une transformation de nos entreprises et de nos vies professionnelles.